CONSANGUINITÉ ET INCESTE. NOTRE LOT?

 

Il y a d’autres théories dont il ne sera pas question ici maintenant. La raison en est simple. Encore aujourd’hui, l’éducation se base sur l’un et/ou l’autre de ces dogmes. Et alors, me direz-vous, qu’est-ce que cela change à notre vie? Le premier constat que l’on peut émettre est le sentiment de victimisation. Que nous sommes le fruit du hasard. Ou d’un Dieu Tout Puissant. Dans les deux cas nous demeurons victimes de circonstances ou d’une volonté supérieure à Soi. Jamais ces théories ne questionnent leur propre postulat de départ.

D’où vient l’énergie primordiale du Big Bang? D’où vient Dieu? Ils émettent une hypothèse « d’un déjà existant » sans le questionner.



Pourquoi victimisation? Parce qu’en tant qu’être humain nous apprenons à nous déresponsabiliser de ce que nous vivons. Il devient alors facile de dire que ce que nous vivons n’est pas de notre ressort, que nous n’y sommes pour rien. Et voilà que le hasard, les probabilités, l’univers, la vie, Dieu et tout ce qui n’est pas soi est responsable de notre malheur. Évidemment, quand il s’agit de bonheur ou d’avoir obtenu quelqu’un ou quelque chose à laquelle nous tenions, beaucoup de gens font appel à la justification de la pensée positive. À ce moment, étrangement, ils acceptent d’être responsables de ce qui leur arrive. D’imaginer être les seuls garants de ce que nous vivons est une idée insupportable, voire mortelle, pour un nombre incalculable d’êtres humains. Plus facile de s’en remettre à une hiérarchie quelconque. Ça permet de continuer de vaquer à ses divertissements pendant que « quelqu’un ou quelque chose » s’occupe de notre destin.

Un autre aspect de ces théories bidon touche l’apparition du premier humain. D’où que l’on parte avec ces deux visions, nous en arrivons à un incestueux début d’humanité. Commençons par le plus évident. Les tenants de la religion supposent une Ève et un Adam primordiaux. J’exclurai Lilith, la première femme d’Adam, puisque les Écritures n’en tiennent pas compte dans l’origine. Pourquoi donc incestueux? Parce que Ève et Adam ayant eu des enfants et qu’aujourd’hui nous sommes à plus de 7 milliards de descendants; qui a couché avec qui pour en arriver là? Un couple au départ qui fait des enfants. Et ces enfants, pour en avoir à leur tour, ils baisent avec qui? Ève avec ses fils? Adam avec ses filles? Mystère. Oui, il est grand le mystère de la Foi!



Autre exemple farfelu. L’Arche de Noé. Barbu décide de construire une immense chaloupe que lui propose Dieu, pendant qu’ils boivent une bière ensemble. Bon. Deux fois plutôt qu’une, Dieu manque d’inspiration ou de miracle. Au lieu de créer 7 milliards de tatas d’un coup, il crée un seul homme puis rajoute une femme avec de la poudre de perlimpinpin. Même histoire avec notre capitaine. Mais en plus, notre soumis amène avec lui des couples d’animaux qui devront repeupler la terre. Je ne sais pas, diable, comment vous voyez cela, mais moi il me semble qu’un couple de girafes qui fait des bébés sans que ces mêmes bébés copulent ensemble un jour ou l’autre pour une descendance, ça ne fait pas des enfants forts. Est-ce encore les parents qui donnent une descendance à leurs enfants? Demeure-t-on dans la consanguinité? Noé, avec sa femme, ses fils avec leur femme, ils ont fait quoi? Un gangbang?

Les scientistes, quant à eux, disent que le premier homme serait apparu à une date x et blablabla. Pas la première femme ni le premier couple. Pas deux hommes ou deux femmes en même temps. Non. Un seul. Masculin par-dessus le marché. Faut dire qu’il avait à ce moment-là des animaux autour de lui (ça peut expliquer certaines pratiques). Alors, il a fait comment notre Robinson, tout seul sur sa planète? Aurait-il procédé par division cellulaire? Même à cela, division par mélose ou mitose, l’origine demeure unique et impliquerait que les nombreuses divisions cellulaires finissent par donner vie au sexe opposé. Se sortirait-on de l’impasse que deux mammifères pensant (appelés humains) formeraient à nouveau un couple consanguin et incestueux dans leur descendance? À moins que cette évolution se soit fait simultanément à divers endroits et qu’en se baladant, une rencontre fortuite entre deux genres et sexes opposés, l’idée leur serait venu de courir nus dans les champs jusqu’à l’instant où l’un des deux décide l’autre à passer aux choses sérieuses.



Bref, ces théories semblent donner raison à au moins une hypothèse assez sérieuse. Nous sommes tous tarés. Et nous le resterons tant et aussi longtemps que nous refuserons de cesser de nous y conformer. Tant et aussi longtemps que notre pouvoir personnel sera projeté à l’extérieur de soi vers quelqu’un ou quelque chose de plus grand que nous. Tant et aussi longtemps qu’être victime est notre lot par la faute de Dieu (Ève et Adam) ou de la nature (pas foutue d’être plus imaginative que Dieu).

ÉDITIONS 180 DEGRÉS