Mercredi, 10 février 2016

DU CASH POUR LE PETIT PEUPLE

par

Je partage l’avis de F.D. Roosevelt lorsqu’il énonçait qu’en politique, rien n’arrive par hasard. Admettre le contraire est un signe de paralysie cérébrale.

 
Nous serions apparemment dans une économie d’austérité. Voilà un tableau parfait pour jouer sur les mots. Les gouvernements, experts en manipulations de toutes sortes, ne se gênent pas pour en abuser dans leur propagande. L’une d’elles, qui fait un buzz viral dans tous les médias, concerne le Revenu de base. Dans une perspective de lutte contre la pauvreté, l’inflation, l’exportation de nos productions commerciales et industrielles vers d’autres pays, nous amenant à être désormais des économies de services, ce Revenu scintille dans la tête des gens au point de les aveugler. 

Ils croient y  voir une lumière au bout du tunnel de leurs œillères, un sauveur financier les sortira de l’enfer monétaire quasi insurmontable pour leur état de victime. L’argent, pavé de bonnes intentions, aurait toutes les vertus du monde: la paix et le bonheur en bout de ligne.
 
Il est donc de notoriété, dans un tel contexte, de jouer sur les mots. Le terme austérité est servi à toutes les sauces pour en mettre plein la gueule. Pourquoi ce mot? Parce qu’il a l’avantage de cacher le but de ce qui se trame derrière. Et ce qui se passe en coulisses n’est nul autre qu’une privatisation des services publics à grande échelle. En employant le mot austérité au lieu de privatisation, les fabricants d’opinions mettent l’accent sur le dos des consommateurs. Ils les invitent à se serrer la ceinture et ainsi couper partout au nom d’un manque de fonds publics devient un discours normatif, une pratique acceptable que tous se résigneront à digérer.

Puisque nous avons une effroyable dépendance affective envers des gens de pouvoir et d’autorité que sont les gouvernements, (des rouleaux-compresseurs), nous ne pouvons imaginer vivre autonomes, sans être sous leur tutelle. Plutôt s’oublier, faire des compromis, se prostituer afin de conserver les cadeaux de papa-État. En utilisant le mot austérité, nous n’y voyons que du feu et sommes incapables de juger de la situation de manière lucide. Un voile de fumée nous empêche de voir la manigance, étant donné que le mot renvoie à un concept arbitraire et ne pointe personne en particulier. L’austérité serait comme un fantôme ayant sa propre volonté, apparu subitement sans avertissement.



C’est pourquoi, pour éviter toute accusation, le mot privatisation n’est pas sur la sellette. Ce mot aurait culpabilisé les faiseurs d’opinions et les gouvernements pour la vente à rabais des services publics, qui sont en fait des monopoles publics. Une fois le monopole bien ficelé, ne reste qu’à le vendre au privé. C’est exactement le processus actuel, sous couvert du mensonge de l’austérité. La privatisation n’aurait pu se faire sans créer un chaos économique. Les gouvernements, qui sont des pantins de multinationales et de banquiers, ne font que faire le travail que leur demandent leurs patrons, qui ne visent que le profit et l’esclavagisme économique.

Cette crise est montée de toutes pièces, pas de hasard ici. La pauvreté pour la majorité de la population, services et qualité publics fondants comme beurre dans la poêle. Le privé encensé qui prend la relève avec des services de meilleures qualités, un traitement plus humain que ce qu’offre l’État, dit-on. Hélas, pour y avoir accès, ça demande beaucoup d’argent. Voici que le sauveur propose la solution ultime en accordant un Revenu de base à toutes et à tous.

Le poison par excellence. Nul part il n’est fait mention que pour obtenir ce revenu et le conserver, il faudra se soumettre à des obligations comme c’est le cas pour l’aide sociale (RSA), le chômage, la santé, la scolarisation, même principe qu’avec n’importe quels droits et privilèges régis par les lois. Quelles seront-elles? Silence total. Pas un mot. Faudra-t-il dans l’éventualité travailler obligatoirement dans un boulot méprisant? Se soumettre à des évaluations psychologiques démentes? Être forcé de vivre dans tel ou tel coin de pays pour répondre aux demandes du privé? Accepter les vaccins chimiques? Donner nos organes même si nous sommes en santé? Avoir la puce intraveineuse?



La gratuité comme leurre fait les meilleurs esclaves. Aussi, il n’est pas mentionné que le coût de la vie doublera en taxes et en impôts, peut-être plus, parce que la privatisation et ses monopoles de produits et services auront le dernier mot. Pas de concurrence. La belle affaire. Parallèlement à cette montée idéologique, le discours de l’argent électronique fait son chemin. L’argent liquide, la monnaie papier, serait voué à disparaître. Tu reçois le Revenu de base? Toutes tes transactions doivent transiger électroniquement, un modèle qui offre un meilleur contrôle, un suivi pas à pas de toutes nos activités quotidiennes.
 
En l’absence d’une vue d’ensemble sur la politicaillerie, tous ces phénomènes de structures sociétales paraissent isolés les uns des autres, sans rapport entre eux. Ce sont des pop-up éphémères, des évènements qui sautent aux yeux sur le moment sans qu’ils ne paraissent avoir de liens entre ceux-ci. En raison de l’incapacité de synthèse de beaucoup de gens, ces situations sont perçues comme indépendantes les unes des autres. Ce qui fait qu’ils acceptent en toute ignorance ces propositions malhonnêtes. Sans oublier la dissonance cognitive lorsque le sujet leur semble dément et sans rapport avec le but réel de ces décisions gouvernementales.

Le Revenu de base fredonne à l’oreille qu’il est là pour l’équité, l’égalité, l’épanouissement, qu’il aidera à la disparition de la pauvreté. Présenté comme un archétype d’harmonie dans le petit peuple, il est louangé, béni, espéré avec impatience. Un rêve d’autonomie individuelle, personnelle, financière, offrant  du temps pour s’occuper des autres et de soi. Il fait ressortir en chacun ce fantasme de vivre enfin sans travailler. Il cultive l’image du gagnant d’un gros lot à vie, la loterie où tout le monde gagne. Aussi, comment ne pas y associer le souhait de voir mourir un parent pour récolter ce fameux héritage et se libérer de toutes dettes? Mais se libérer d’une dette n’est pas possible quand l’argent nous est prêté, argent qui appartient aux propriétaires que sont les banques. Les intérêts de ce prêt sont transférés en devoirs et obligations, éléments occultés dans cette proposition.
 
Voulez-vous bien me dire où se trouve cet espoir d’indépendance financière quand pour le devenir il faut dépendre du gouvernement, de la banque? Quitter le nid familial pour être autonome, couper le cordon envers ses parents afin de se construire adulte mais dès que l’occasion se présente, se rattacher au cordon de la bourse, quêter, mendier, rechercher un nouveau jupon pour s’y couvrir, celui de papa-État. Il a les moyens de ses mensonges et peut protéger qui le souhaite. Présenté il y a dix ou quinze ans, le Revenu de base n’aurait pas eu la visibilité et l’assentiment qu’il génère aujourd’hui.



Cependant, combiné à l’austérité-privatisation, aux déménagements des grandes entreprises, aux rachats de fleurons économiques du pays par des multinationales étrangères, exit les emplois par milliers, les conjonctures planifiées ne pouvaient que tomber pile. La manne, man. Les projets personnels fusent de toute part, complètement déconnectés des vrais enjeux. Comment de bons bergers pourraient être aussi manipulateurs envers leurs moutons? Ce n’est pas possible, le Revenu de base serait la solution toute indiquée dans cette crise économique, s’exclame-t-on.
 
Des gens, pourtant sains de corps et d’esprit, sombrent soudainement dans l’amnésie, méprisent leur créativité, remettent en cause leur débrouillardise, implorent l’implantation rapide de cette recette miracle dans leur chaumière. Ils s’en remettent à Dieu-papa-État pour subvenir à leurs besoins, n’attendent que le premier chèque pour que soudain ils découvrent qu’ils peuvent créer, que sans cette catapulte le monde court à sa perte. Un appel délibéré à la soumission, à l’obéissance du Dieu argent. Les femmes qui choisissent de demeurer mères au foyer s’impatientent d’être enfin reconnues et payées pour ce choix de vie. Les hommes envisageront de se payer du luxe, une plus grosse maison, une plus grosse voiture.

Ce Revenu de base qui, d’un coup de baguette magique, ouvrirait la porte à des idéaux personnels, des fantasmes de réalisation de soi jusque-là ignorés, voilà le tour de magie, impeccable dans son numéro de mystification. Le maître sur la scène réussit à rendre idiot son auditoire en le persuadant qu’il est pauvre, le contraint à penser qu’il n’existe qu’une seule manière d’effectuer des transactions, des échanges, des services entre êtres humains, l’argent officiel qui circule « légalement ».

Premier des monopoles, cet argent "offert", met en lumière les vieilles histoires de riches qui volent d’une main et donnent  aux pauvres de l’autre, histoires qui ne nous ont jamais vraiment quittées puisqu’elles stimulent en nous notre propre rôle de sauveur. Elles sont mêmes mises de l’avant comme Salut nécessaire, obligatoire. Quand le gouvernement prend, coupe, réduit, c’est un bourreau. Quand il promet, prête, subventionne, « donne », il est un sauveur. La victime, elle, ne change pas. Et elle ne veut pas changer.

Merci Anne Mergault (La Plume Affûtée), remise en forme. Annie Tremblay, directrice Web, correction, images.

ÉDITIONS 180 DEGRÉS

COLOGNE, LA SUITE SERA PIRE
Ça c'est ce que j'appelle de la belle poésie!

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