Mardi, 4 février 2014

LE GRAND COEUR D’ISABELLE SERGERIE...

Cette semaine, je vous présente Isabelle Sergerie, Million-Être, cette femme d’une grande générosité, habitée par cette passion de servir, aider. J’ai été touché profondément de lire son parcours et vous invite à vous laisser interpeler par son propos: nos adolescents!

 

 
Ayant moi-même connu une adolescence difficile, je suis sensible au fait de fournir à nos jeunes, notre relève, un espace d’accompagnement qui peut faire toute la différence pour eux comme pour tous ceux qu’ils côtoieront. Merci du fond du coeur pour ton oeuvre Isabelle et longue vie à la fondation d’adolescents en difficulté du Québec.

À CE JOUR, QUELLE EST LA CONTRIBUTION QUI VOUS A PROCURÉ LA PLUS GRANDE SATISFACTION ET QUI, SELON VOUS, CONTRIBUE À CRÉER UN MONDE MEILLEUR?

De voir lors des voyages en immersion les adolescents sortir de leur réalité et vivre un voyage riche d’expériences. Pour certains, c’est la possibilité de croire que la vie vaut la peine d’être vécue, et ce, même si celle-ci amène son lot d’épreuves. Pour d’autre c’est la possibilité de sortir de leur milieu de dépasser la crainte de l’inconnu, il y a ceux qui vivent une déficience et qui vivent de l’intimidation, ils peuvent expérimenter et intégrer que le monde peut être accueillant et aimant. Et il y a ceux qui souffrent d’isolement et qui peuvent créer des liens profonds avec ses camarades de voyage. En plus d’apprendre sur soi, chaque individu repart avec des outils et des ressources pour continuer ce qui a été amorcé.

Voici trois indicateurs mesurables qui ont permis de déterminer les résultats désirés lors du dernier voyage accompli en août 2013 :
 
1) Quand un jeune passe d’un état suicidaire à une joie de vivre et l’espoir que la vie peut apporter aussi son lot de joie et de belles expériences.
 
2) Quand un adolescent aux prises avec le syndrome de la Tourette revient avec une compréhension de ses limites comportementales accompagnées d’outils pour les dépasser et même dans certains cas, une ouverture au marché du travail.
 
3) Quand le fait d’être différent importe peu, ou même plus du tout. L’immersion permet d’aller au-delà des différences, physiques, linguistiques, sociales et culturelles.


Me Sylvie Proulx cofondatrice, ainsi qu’Isabelle Sergerie, fondatrice de la FAD Québec

QUEL ÉVÉNEMENT, QUELLE PERSONNE OU PRISE DE CONSCIENCE VOUS A INCITÉ À VOUS ENGAGER DE CETTE FAÇON ET QU’EST-CE QUE ÇA VOUS A APPORTÉ?

Ayant été moi-même un enfant en déficit d’attention avec hyperactivité et dyslexique, mais non diagnostiqué, en plus d’avoir été un enfant, mon frère et moi avons été pris en charge par mon père, ma mère nous ayant abandonnés à l’âge de 18 mois. Nous avons connu les familles d’accueil, la violence et les abus physiques de toute sorte, dès l’adolescence mon plus grand souhait était de mourir; après trois tentatives, je me suis évidemment retrouvée en centre jeunesse fermé. Évidemment, ceci a été le début d’une descente aux enfers… La jeune adolescente naïve de milieu aisé de la banlieue, là où le plus grand délit est de faire du ski bottine après les autos… Je me retrouve avec des filles de tous les milieux, avec des passés de vol à main armée, prostitution, danseuses, lesbiennes, déficientes intellectuelles, etc. Au grand désespoir de mon père, et ce, malgré tout son support, le calvaire s’est arrêté l’année de mes 19 ans.
 
Un jour, j’ai eu la chance de rencontrer une personne extraordinaire qui a su m’accueillir, et ce, malgré mon cheminement, comme seule une mère peut le faire, elle m’a aimée, elle m’a bercée et elle a cru en moi… Après avoir été remplie de cet amour maternel, j’ai pu être une bonne mère pour moi, pour ma fille et pour tous les enfants qui croisent ma route… L’emblème de ma compagnie est Isis, mère universelle.
 
Ce qui a fait naître la FAD Québec (fondation d’adolescents en difficulté du Québec). C’est qu’après 10 ans de pratique comme coach de communication en développement des affaires, je m’aperçois que le feu qui me pousse à faire un kilomètre de plus, c’est l’aide, l’écoute et de redonner ce que j’ai reçu aux adolescents qui sont aux prises avec des différences et des difficultés, physiques, psychologiques, intellectuelles, comportementales et sociales. Que s’ils comprennent leurs défis, leurs talents et l’orientation qu’ils souhaitent prendre, il y a de meilleures chances qu’ils prennent des voies plus constructives.
 
Pour avoir passé une partie de ma vie à cacher et nier ce que j’étais, mes expériences, ainsi que mes différences, d’être dite «normale» en coaching, j’ai eu la chance de constater que mon passé et mes expériences étaient souvent une source d’inspiration, de baume à ceux qui vivaient des périodes sombres, des décisions ou des remises en questions importantes. Plus l’individu se définissait dans son ensemble, soit l’histoire passée, les moyens utilisés pour être dans l’histoire présente, et plus je réalisais que souvent les gens se définissent selon les expériences, un diagnostique ou un drame, pourtant ceux-ci ne déterminent pas qui nous sommes, c’est ce que l’on en a fait qui nous définit comme individu.
 
Le passé ne devrait jamais être un fardeau de honte, de regret ou de tourmente que l’on doit fuir toute sa vie, mais bien, un puits de connaissances à partager…

Il y a eu plusieurs éléments déclencheurs au cheminement de la création de la fondation, évidemment les multiples formations, l’auto diagnostique de mon TDAH et de ma dyslexie, le coaching donné et reçu, mais surtout, un jour après une discussion avec un des fondateurs, ce dernier de me demander ce que j’aimerais laisser derrière moi et quel serait mon projet de retraite.


Isabelle Sergerie, présidente fondatrice

Je lui ai partagé que je me voyais comme Wendy dans Peter Pan, vieille et entourée d’adolescents que nous aurons aidés et de les voir à leur tour redonner à d’autres adolescents en difficulté… Il m’a alors demandé ce qui m’empêche de le faire maintenant.
 
Comme l’esprit se sent menacé dès l’annonce d’un changement, des objections se mettent en place; ma première objection était que je n’étais pas encore indépendante de fortune, la deuxième était que j’avais construit ma carrière dans le monde corporatif, que je ne pouvais pas envoyer tout du revers de la main et la troisième objection était que mon projet était de trop grande envergure pour que cela se réalise seule.
 
Voici les vraies réponses qui sont ressorties de cet échange, la première réponse était que j’avais devant moi un donateur qui souhaitait investir dans ce projet, la deuxième réponse était en fait que je ne me faisais pas à l’idée que j’avais construit une image de personne, dite normale et que là, je devais briser ce miroir en assument publiquement mes difficultés, soit mon TDAH et ma dyslexie.
 
Comme par magie, quand j’ai accepté de dévoiler ce que je croyais une faiblesse, j’ai senti une grande force s’installer en constatant le pouvoir de guérison que cela avait sur les adolescents qui se sentaient écoutés, compris, accepté et réorientés ils ont pu eux aussi découvrir que malgré leurs différences, leurs difficultés ou leurs drames, ils ont eux aussi quelque chose d’unique à offrir à ce monde, et plus vite ils allaient le trouver et plus vite leurs chemins s’éclairciraient.
 
Pour ce qui était de la troisième objection, qu’un projet de cette envergure ne se bâtit pas seul, et bien j’avais déjà après un simple survol plusieurs personnes qui souhaitaient s’impliquer dans les différents rôles pour donner vie à ce projet.
 
L’initiateur du projet était un amour de jeunesse, qui lui aussi a eu une adolescence difficile, et lui aussi a eu des gens importants qui ont croisé sa route et ont influencé ses choix de vie, qu’ils l’ont complètement transformé suite à ses rencontres et à un travail d’introspection continue… En plus de l’influence de la fréquentation d’une amie chère qui est la troisième fondatrice, qui connaît ce que c’est elle aussi que de composer avec la différence, étant sourde congénitale et avoir caché toute sa vie comme si c’était une honte, elle a fait tous ses cours de droits en lisant sur les lèvres en plus d’avoir un fils diagnostiqué TED alors qu’elle venait de s’associer à un important cabinet. Un jour, elle aussi a rencontré quelqu’un qui lui a donné des outils pour assumer sa différence, et depuis, toute sa vie a été transformé.
 
De toutes ces réflexions et l’union des forces de chacun, est née la fondation. Ce sont les grands rêves qui donnent l’énergie aux gens de faire un kilomètre de plus. Le jour où nous sommes sur la bonne fréquence, tout ce place, comme par magie, non pas sans actions, mais par une clarté d’esprit qui permet les bonnes actions aux bons moments et avec les bonnes personnes.
 
Dans chacun des cas, il y a eu des gens qui ont passé dans nos vies et nous avons le besoin de redonner ce que nous avons reçu, et les amis, partenaires et donateurs de la fondation, sont tous des gens qui souhaitent apporter un peu de baume sur le cœur de ses jeunes qui sont nos citoyens de demain et qui comptent sur nous pour les aider à s’orienter et s’accomplir.   

QUE SOUHAITEZ-VOUS QUE L’ON DISE DE VOUS APRÈS VOTRE PASSAGE TERRESTRE?

Qu’il est important d’aider les enfants perdus et que la cause devra toujours demeurer plus grande que les individus qui la composent…

Avez-vous créé des œuvres littéraires, musicales, artistiques ou autres que vous aimeriez faire découvrir à nos lecteurs? (énumérez les principales seulement)

Quand j’ai écrit Le coaching au féminin, j’avais besoin de retrouver l’équilibre entre mon côté masculin, battante, monoparentale et mon côté féminin, femme, mère et carriériste… Œuvre qui permet de poser les vraies questions existentielles, et ce, pour tous, et permet, selon les commentaires masculins, à ces derniers de mieux comprendre certaines réalités féminines.


Œuvre d’Alexandro Toirac Garcia acquise par M. Coiteux, propriétaire de La Galerie d’art 543

Y-A-T-IL UN MESSAGE PARTICULIER QUE VOUS AIMERIEZ TRANSMETTRE DE PLUS?

Observer et demeurer conscient qu’un adolescent sur quatre est aux prises avec des problèmes mentaux, comportementaux, d’adaptation sociale, d’intimidation ou physiques…
 
POSONS-NOUS COMME QUESTION :

 
Comment pouvons-nous les aider?
 
À quel organisme ou services puis-je le référer?
 
Quel est le kilomètre de plus que je suis prêt à faire ?
 
Quelle action vais-je poser  concrètement ?

QUELLES SONT LES COORDONNÉES POUR VOUS JOINDRE?

Isabelle Sergerie
Courriel : Isabelle@fadquebec.org
Téléphone : 514-883-8749

FONDATION D’ADOLESCENTS EN DIFFICULTÉ DU QUÉBEC

Merci Isabelle de ta précieuse contribution à un monde meilleur.
  

MA PHOTO DE LA SEMAINE : DEUX GRANDS BONHOMMES!



TI-GUY EMOND... RIDES AGAIN
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