ÊTES-VOUS LE GRINCH DE VOTRE FAMILLE?

 

Noël, synonyme de joie, de neige blanche, de rires, d’amour et de cadeaux. Noël, la fête où personne n’a le droit d’être malheureux, mais où le malheur de certains est si réel que cette période enregistre l’un des taux de suicides le plus élevé partout en occident. Noël n’existe pas pour les alcoolos seuls. Noël ne veut rien dire pour l’enfant d’Hochelaga que j’ai vu jouer, hier, dans les poubelles. Pour ma mère, Noël égalait malheurs et déceptions desquels la pauvre famille se déchirait. D’ailleurs, elle en traîne toujours les séquelles aujourd’hui.

Pour la première fois de ma vie, cette année, Noël me crève. L’an dernier, Noël était synonyme de famille, de partys, de joie et de soupers. Lorsque j’habitais avec mon ex-copine en appartement, Noël était le moment où l’on faisait le mieux l’amour, les lèvres trempées de vin et de bonheur. Nous passions des jours à nous promener dans les bois enneigés. Je l’aimais, ma Blanche Neige, et encore plus à Noël!



Cette année, pour la première fois de ma vie, Noël me laisse un arrière-goût comparable à un Châteauneuf-du-Pape dans lequel on aurait versé du vinaigre. La neige blanche de Noël s’est noircie en slush brune qui coule dans les métros de la métropole et qui mouille mes bottes percées. Les cadeaux se transforment en dette et en crédit. Noël me rappelle que nous sommes à une semaine du loyer et que la pression étouffe tous ceux pour qui cette fête se compte en avoirs et non en êtres.



Malgré ma magnifique famille et mes amis, je me sens un peu comme le Grinch. Il y a quelques jours, j’ai fondu en larme à ma deuxième date devant la fille. J’ai déjà dit en conférence qu’il n’y avait pas pire endroit pour pleurer que dans une cafétéria d’école secondaire, ben je viens de trouver le deuxième pire.



Je me sentais comme Ted Mosby qui raconte l’une de ses aventures à ses amis : « It was great… at first. I thought I was holding it, but I was not. »

Barney: « And they never see her again! » Exact. Merde…

Était-ce seulement les blues de Noël ou toute la pression inutile que je me mets sur les épaules? Je l’ignore. Ce que je sais, c’est que depuis ma crise de larmes, cette envie de pleurer ne me quitte plus. 

Au moment d’écrire ces lignes, j’anticipe très mal les nombreux soupers auxquels je devrai participer. Je suis comme cette dame avec un jambon dans les mains qui pleure parce qu’elle n’a pas de pain. Moi, j’ai une merveilleuse famille, des amis, leur support, des cadeaux, du pain, du vin et de l’amour. Bref, la promesse d’un Noël blanc. Pourtant, je pleure face à mille soleils, car je suis incapable de voir la lumière lorsqu’elle brille trop près de moi.

Néanmoins, puisque je reconnais la chance que j’ai, je dis merci à l’univers. Je lui dis merci pour mon oncle qui se tape un méga détour pour venir me chercher à 20 heures le soir du réveillon. Je lui dis merci pour ma mère, mon frère et mon père qui m’attendent avec le festin. Je lui dis merci pour cette « date » qui ma cajolé alors que je pleurais. Je lui dis merci à elle, la vie, et à vous tous, mes lecteurs. Pour tout moi et parce que je me sens reconnaissant, je n’incarnerai pas le Grinch, mais plutôt un lutin.

Et vous, avez-vous un Grinch dans votre famille?

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LaMétropole.com

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