LES ARTISTES, PARASITES DE NOTRE SOCIÉTÉ

 

Moi, je pense, et vous, vous me payez pour le faire. Je n’ai pas besoin de travail, j’invente et dessine le monde. Je transforme les cultures! J’incarne l’âme de notre société! Combien de lecteurs m’ont écrit de ne pas me plaindre? Que grâce à eux, contribuables, je vivais! Que je survivais sur le bras du gouvernement, celui que je dénigre tant!

Je souhaite démystifier quelque chose. Je ne ressens pas souvent le besoin de me défendre, mais voilà que ces commentaires idiots et infondés ont réussi à m’atteindre. Je n’ai jamais reçu la moindre bourse ou subvention. Comme la plupart des artistes, je vis grâce à mon dur labeur et travail. Il semble y avoir deux mythes impératifs à démystifier. Un, les artistes se font vivre par les contribuables québécois.

Pour certains, très peu, la chose est vraie. Il s’agit souvent de grands artistes déjà connus ayant le droit à des subventions pour leur film. À d’autres moments, la subvention est donnée à une bande d’humoristes faisant une coopération avec la France. Néanmoins, la réalité pour la majeure partie des artistes, c’est que nous avons autant de chance d’avoir une subvention que de gagner à la loto! Sur la centaine d’écrivains que je connais personnellement, seulement deux ont eu de l’aide du gouvernement.

Naturellement, je parle ici par expérience personnelle et non par statistique. Depuis deux ans et demi, je travaille à temps plein comme artiste. J’ai donné plus de 150 conférences sur l’intimidation! J’ai fait du mentorat auprès de dizaines de jeunes! J’ai publié sept romans en 24 mois! 6 romans sur 7 ont tous obtenu la note de 4/5 selon la critique ChoixMédia. J’ai fait une dizaine de demandes de subvention et je n’ai rien obtenu. Pourquoi? Après tout, mes conférences sont jugées excellentes, tout comme mes romans!

Cette croyance doit cesser! Ouvrez-vous les yeux! Notre gouvernement préfère aider ceux et celles qui fonctionnent déjà! Je connais en effet quelques personnes qui ont des prestations d’aide sociale plus élevées, car ils travaillent comme artistes. Certes, mais il ne s’agit que de cinq cents dollars par mois de plus durant neuf à douze mois! Oui, il y a bien une poignée d’artistes, mince, qui pense qu’étant dans l’art, il est normal que la société paie pour eux. Je ne suis pas de cette trempe.

Je pense que comme un entrepreneur, un artiste doit collaborer à son succès. Démontrer sa valeur auprès des citoyens et de sa clientèle. Cracherai-je sur une subvention qui me permettrait de combattre l’intimidation au Saguenay? Bien sûr que non! Cependant, il n’est pas question d’attendre après! J’imagine une solution, fastidieuse, oui, mais possible. Pourquoi ne pas créer un site internet gouvernemental où tous les citoyens du Québec pourraient voter pour les quelques projets artistiques qu’ils souhaitent promouvoir? Ainsi, ce ne serait pas un comité mystique qui déciderait des bourses et subventions, mais ceux qui les paient, soient les contribuables!

SOCIÉTÉ MF

SAMUEL BRICAULT AUTEUR & CONFÉRENCIER

15 000 FONCTIONNAIRES LICENCIÉS