LE JOUR OÙ JUSTIN BIEBER A EU L’AIR FOU!

Nous connaissons tous une ou plusieurs personnes qui refusent catégoriquement de porter une cravate ou un vêtement un peu plus protocolaire. Ils vous diront quelque chose qui ressemble à : « Pas question. Moé chu pas capabe de met’ça, une cravate! » Vous avez certainement remarqué l’accent qui vient avec le commentaire. Cette personne ne serait pas elle-même, si elle faisait un effort épouvantable de correspondre à un certain décorum. Elle ajouterait probablement : «  Qui m’prennent comme chu! »

Le désir d’être soi-même devrait-il dépasser l’étiquette ou le protocole? La question se pose. Justin Bieber est-il le seul responsable de son choix vestimentaire pour rencontrer notre premier ministre? SON premier ministre, puisque monsieur Bieber est Canadien. Quel triste portrait que de voir ce jeune homme habituellement soucieux de son image publique serrer la main à un homme de haut rang, habillé comme s’il allait faire le train du matin dans une ferme laitière ou faire le changement d’huile de sa voiture.

Jusqu’où irons-nous pour respecter les égocentrismes snobinards de certaines personnes? Pas besoin d’être un spécialiste en bienséance pour savoir qu’on ne porte pas la casquette à l’intérieur et encore moins devant le premier ministre d’un pays. Non, Monsieur Bock-Côté, vous n’êtes-pas une vielle mémé rouspéteuse! Vos parents vous ont tout simplement bien « élevé ». Parce qu’être bien « élevé » vient du désir d’un humain de « s’élever » au-dessus de la bête.

Toute cette aventure de Justin Bieber ressemble à opération de marketing. Le même genre d’événement qui a poussé Janet Jackson à se dénuder un sein dans un concert, et à Madonna d’embrasser toutes les chanteuses qu’elle croise sur scène. Du marketing, car plus on en parle et mieux c’est, n’est-ce pas? Mais quelle empreinte cela laisse-t-il sur nos jeunes? Bien chers amis, les jeunes ne sont pas tous dupes. Je l’ai dit dernièrement en entrevue au TéléJournal de Radio-Canada, les jeunes ne sont pas tous des égocentriques irresponsables. Sur une classe de trente élèves, j’en prendrais seulement dix pour faire un peu de finition sur leurs valeurs personnelles.

Je viens de terminer une série de conférences sur le savoir-vivre à l’école Saint-Joseph de St-Hyacinthe. J’ai félicité plusieurs élèves pour leur bon comportement,  dont ceux du groupe 20; ils étaient accompagnés par Mme Élise. Ils étaient tous simplement « parfaits »! Bien assis, bien coiffés et ils portaient leur uniforme avec une belle dignité. Aucun d’eux n’a cherché à me couper la parole pour dire une platitude. Non, ne venez pas me dire que TOUS les jeunes sont impolis. Plusieurs adultes, incluant monsieur Bieber, auraient pu prendre exemple des garçons et des filles de ce groupe et de plusieurs autres groupes de cette école, que je visite chaque année.

Vous voyez, pas besoin, comme monsieur Bieber, d’être impoli et de renier l’étiquette pour faire parler de soi, ces jeunes hommes et ces jeunes femmes de St-Hyacinthe méritent le respect de leur pairs dans leur école. D’autant plus que je suis certaine que s’ils vont un jour rencontrer Stephen Harper, ils sauront choisir le bon vêtement et avoir la bonne attitude. Merci Madame Leblanc, Monsieur Racine et tous les enseignants de me recevoir année après année. Ensemble, nous ferons la différence!

SANDRA PARÉ

ÉDITIONS LA SEMAINE