Un bon jour, les enfants profitèrent de l’absence des parents pour jouer avec les oiseaux. Ils fermèrent toutes les fenêtres pour ouvrir la porte de la cage. Un des oiseaux sortit en volant tellement rapidement qu’il se cogna contre un mur. Les enfants mirent de la nourriture et de l’eau sur la table et les oiseaux, plus tranquilles, s’approchèrent pour boire et manger. Puis, ils s’envolèrent, se perchèrent et commencèrent à chanter.

Le chant était si beau! Sans s’arrêter de chanter, les oiseaux rentrèrent dans leur cage sous le regard émerveillé des enfants. Le jeu se répétait jusqu’à ce qu’un jour les enfants décident d’ouvrir les fenêtres pour que les oiseaux puissent sortir dans le jardin. Plein de joie, les oiseaux volèrent, firent des figures dans le ciel, descendirent jusqu’aux enfants, mangèrent et burent avant de reprendre leurs jeux.

Personne ne remarqua que les parents étaient rentrés et qu’ils étaient bien surpris de voir dans leur jardin 3 oiseaux identiques aux leurs chantant avec tant de force. « Ne seraient-ce pas nos oiseaux qui ne veulent pas chanter? », dit la maman. « Ne faudrait-il pas les laisser en liberté? » « Je ne pense pas, ils ont une belle cage propre et reçoivent tendresse et nourriture. Non, je ne pense pas », répondit le père.

Mais quand ils rentrèrent et virent la cage ouverte, ils comprirent tout. Les enfants rentrèrent du jardin et les trois oiseaux les suivirent pour retourner dans leur cage. Depuis ce jour, la cage n’eut plus de porte. Les soirs, la famille se réunit dans le jardin et écoute le rire des enfants, le bruit du vent entre les feuilles et le merveilleux chant des oiseaux. Leur chant est joyeux... C’est celui de la liberté. N'est-ce pas l'un des plus gratifiants cadeaux que nous pouvons revoir?

Je me souviens d’un soir où nous étions allés voir une partie de baseball dans un stade aux États-Unis. J’avais trois ans et des poussières et mes parents m’ont donné une leçon d’anglais. Ils me donnèrent également de l’argent pour que je puisse aller m’acheter un hot-dog avec un jus de pomme : « One hot dog with ketchup with an apple juice… » Je répétais cette phrase sans arrêt jusqu’au comptoir afin de ne pas l’oublier. J’y allai seule. Du siège jusqu’au comptoir, je prenais déjà mes premiers repères.

Je ne voulais pas me perdre comme j’avais l’habitude de le faire au centre commercial! Le comptoir était tellement haut que c’est grâce à ma main que je réussis à attirer l’attention de la commis.  J’ai passé ma commande, j’ai donné l’argent et je suis retournée victorieuse à mon siège.  Vous vous dites probablement : « Mais quels parents irresponsables ont pu envoyer une petite, seule, dans un stade aux États-Unis dans une langue qui n’était pas la sienne »… Je ne le savais pas, mais ma mère m’avait suivie. Elle souhaitait que j’apprenne à me débrouiller seule… Mes parents m’ont fait un très beau cadeau en me donnant cette liberté et cette débrouillardise.

Plus on en fait pour les autres, plus on les brime dans leur évolution. Enseignez la débrouillardise, ouvrez cette porte, vous y découvrirez des êtres heureux, capables de s’accomplir.  N’est-il pas un chant plus mélodieux que celui de la liberté?