Dans La Presse du 20 mars, la chroniqueure Lysiane Gagnon dévoile savoir depuis avril 2013 les volontés de PKP: Prendre la tête du Parti Québécois et devenir le premier président de la République du Québec. Cette confidence lui aurait été faite par Lucien Bouchard en personne au lancement de La Presse +! Lysiane Gagnon évoque même un scénario plausible: une entente aurait été prise entre Pauline Marois et le prince des médias. Une fois élue, elle démissionnerait quelques mois après et  PKP, 

omme Landry l’avait fait au départ de Bouchard, prendrait la tête du parti sans course au lecadership donc sans avoir à affronter la base et les syndicats.

UN CARACTÈRE FORTEMENT NATIONALISTE

Tout cela est bien beau mais ce qui importe c’est ce qu’il fera une fois à la tête du Québec. L’homme que j’ai rencontré à quelques reprises est profondément nationaliste. Dès notre première rencontre en janvier 2012, dans le cadre d’un conflit entre les hebdos indépendants et Québecor lorsque j’étais secrétaire de l’Association de la Presse Indépendante (APIQ) il dévoilait clairement son caractère nationaliste. C’étaient quelques semaines après que les Canadiens de Montréal aient décidé d’engager un entraineur unilingue anglophone. Nous avons eu droit à une belle montée d’adrénaline de Pierre Karl Péladeau, face à cette situation qu’il trouvait déplacée à Montréal.

Les mois qui ont suivi m’ont permis d’échanger avec M. Péladeau dans des contextes beaucoup plus adéquats pour comprendre les qualités de l’homme. En juin 2012, je lui proposais de coéditer les mémoires de Jean Garon, dont la publication dans laquelle je suis actionnaire, La Vie Agricole, détenait les droits. Son intérêt pour ce projet fut immédiat. Il répondit favorablement dans les dix minutes qui suivirent l’envoi de mon courriel, alors qu’il pédalait pour la bonne cause, le défi Lavoie.

POUR TOUT VOUS DIRE!

Les mois qui suivirent, en plus de permettre la sortie en grande pompe du livre Pour tout vous dire, de Jean Garon, m’ont permis de constater sa fierté nationale alors que le jour du lancement du livre (le 3 avril 2013) il glissait à l’oreille de Jean Garon: «C’est important que l’histoire du Québec soit ainsi racontée aux nouvelles générations!» Tiens donc, c’était aussi en avril dernier. Lysiane Gagnon aurait-elle raison?

L’année 2013 a été l’occasion de comprendre les valeurs humaines qui animaient cet homme. Alors que j’étais impliqué depuis 13 ans en région à Montmagny à la direction de la coopérative de presse du journal L’Oie Blanche et depuis plusieurs années dans le développement de l’imprimerie des Presses du Fleuve, j’ai informé Pierre Karl des difficultés qui s’annonçaient pour la région si l’usine en question disparaissait. Il a œuvré pour permettre à l’imprimerie magnymontoise de continuer d’exister en transférant onze de ses publications de ses usines à Montmagny. Rien ne l’y obligeait, sinon j’imagine une certaine appréciation des causes défendues un an avant dans son bureau par les représentants de l’APIQ, Josée Pilote, éditrice de l’hebdo Accès Laurentides et moi-même. Au fond de lui voyait-il donc l’importance de laisser une voie à la presse indépendante et aux régions dans la définition de ce doit être l’information locale?



Josée Pilote, éditrice de l’hebdo Accès Laurentides

MAIS POURQUOI PKP SUR LA PATINOIRE?

Au même titre que Lysiane Gagnon évoque Pierre Karl Péladeau comme premier président de la République du Québec, on entend dans les médias internationaux qu’un homme d’affaires «providentiel»a été recruté par le gouvernement britannique ces jours-ci, Sir Rose Stuart! Fin cinquantaine, connu comme le sauveur de la célèbre enseigne britannique Marks & Spencer (M & S), considéré comme l’habilleur numéro un de la Nation britannique, Sir Stuart est l’un des hommes d’affaires les plus influents de son pays.

Ses réalisations politiques outre-atlantique: S’attaquer aux syndicats et à la léthargie gouvernementale. PKP sera-t-il le Sir Péladeau du Québec, le dompteur attendu à la tête du gouvernement afin de sortir le Québec de ses méandres financiers déficitaires? Un PKP à l’image de ce qu’il a été dans le milieu économique aurait tous les atouts charismatiques quelques années après pour convaincre le peuple québécois de faire le grand saut mais aura-t-il la patience d’attendre et le courage de faire le nettoyage nécessaire au préalable?

LES BELLES-MÈRES CROIENT EN LUI!

Une chose est sûre, plusieurs vieux indépendantistes respectés ont compris qu’il était la dernière chance de renverser la vapeur pour faire un pays avant leur départ. Habituellement les belles-mères politiques du camp souverainiste ne lésinent pas pour achever les chefs péquistes en pleine campagne. Cette fois-ci, les Parizeau, Landry, Duceppe, Garon etc, se sont tous liés dans une lettre de soutien à leur nouvelle égérie de l’indépendance: PKP le poing levé!

D’ailleurs faut-il se surprendre de cette association de soutien alors que Jean Garon, dont j’ai coédité le livre Pour tout vous dire l’an passé à titre d’éditeur de La Vie Agricole, avec VLB Éditions (filiale de Québecor) ait signé la majorité de ses œuvres au salon du livre par la mention: «Le succès est toujours le fruit du dernier essai. Par conséquent… à la prochaine pour réussir! Et demain… si la nation le veut, vive la République du Québec!»

DE DE GAULE À PKP

Le débat national est de nouveau dans l’arène politique suite à une phrase prononcée par l’un des hommes les plus puissants du Québec. Depuis De Gaulle et le célèbre: «Vive le Québec libre», personne n’avait réussi à faire autant vibrer la cause indépendantiste en quelques mots. Pierre-Karl Péladeau s’est lancé dans la mêlée, reste à voir si l’équipe dans laquelle il joue sera au pouvoir le 7 avril prochain!

PKP DOIT ÊTRE CONTRÔLÉ

LETTRE À PIERRE-KARL PÉLADEAU