LE CANADIEN LE PLUS CONNU EST UN DROGUÉ

 

Toute une retombée pour le pays. Mais pas aussi négative que vous ne le pensez. En même temps je ne suis pas prêt à lui lancer la première pierre. D’abord parce qu’il a finalement fait l’aveu de ses dépendances à la drogue et l’alcool. C’est ce qu’il y a de plus difficile à faire. Parce que tant que l’individu se retranche dans le déni, tu auras beau entreprendre toutes les thérapies du monde, elles seront vouées à l’échec.

Les frasques du maire ont fait le tour de la planète et fait de lui le Canadien jouissant de la plus grande notoriété qui soit. Et pas la meilleure. Même les Américains, qui sont de fieffés ignorants pour tout ce qui ne concerne pas les États-Unis, ont appris à connaître le nom du maire de Toronto. D’ailleurs les animateurs de talk-shows de fins de soirées au sud de la frontière n’ont pas manqué de se payer sa gueule.

CE QUI NE TUE PAS REND PLUS FORT

Comme on est en campagne électorale municipale à Toronto, les « purs » adversaires ne se gênent pas pour le lapider. Ça me fait penser à Jésus qui apostrophait des bien-pensants de son époque qui voulaient lapider un des leurs. Vous connaissez sa fameuse phrase: « Que celui qui n’a jamais péché lance la première pierre. » Et tous s’en retournèrent penauds. Le Canada est le pays où on trouve la plus grande concentration de fumeurs de « pot » au monde. Qui un jour n’a pas fumé son petit joint?

Même la simple cigarette est une drogue, celle-là légale, bourrée de cochonneries et qui crée de la dépendance. Dans le cas de Rob Ford c’est à un niveau de drogue dure plus élevé, puisqu’il est question de crack. Sa réhabilitation risque de prendre plus de temps. Mais on veut élire un maire. Donnez-lui une chance. Cessez de faire les hypocrites, beaucoup plus de gens qu’on pense ont abusé dans leur vie.

Ce qui ne tue pas rend plus fort. Et je suis certain que s’il triomphe de ses démons, il risque de faire un meilleur maire. Car jusqu’à présent, du moins avant toute cette saga, les gens adoraient leur premier magistrat. Car mieux qu’à Montréal il a été un administrateur hors-pair. Lors de la dernière conférence des maires du Canada, on l’a boudé. Attention! Avant de lui faire son procès, il pourrait vous surprendre. J’admire ceux qui mettent un genou à terre pour faire publiquement leur mea culpa. Ce n’est pas donné à tous.

Peut-être que ce jour de la Fête du Canada pourrait être une belle réflexion sur les forces et les faiblesses qui sont en nous. Ma question est la suivante: Si vous étiez Torontois, seriez-vous capable de passer par-dessus les ennuis de santé du maire?

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LAMETROPOLE.COM

PIERRE PÉLADEAU, MON PÈRE