Ils ont été douze signataires à soutenir la présence du multimillionnaire et magnat des médias, et aussi favorables à ce qu’il conserve ses actions dans Québecor. Je dresse la liste au cas où la chose vous a passé sous le nez: Lise Payette, Jacques Parizeau, Jean Garon, Bernard Landry, Gilles Duceppe, Vivian Barbot, Louise Harel, Jean Doré, Jean-Paul Lallier, Gérald Larose et Marc Laviolette. Je parlais de ce soutien inespéré et voilà que très précisément à la quatrième gorgée de mon deuxième café, le philosophe de Montréal me dit: « Ils n’ont pas appuyé PKP, ils ont tiré sur Pauline Marois ». 

C’était une vision si lumineuse que j’en suis resté baba quelques minutes. C’est bien vrai. Il y en a la moitié là-dedans qui ne sont pas capables de piffer Pauline Première à trois kilomètres, à commencer par le couple Lisette et Jacques. 

Ensuite comment expliquer l’appui de syndicalistes comme Gérald Larose et Marc Laviolette pour un Péladeau qui a à son triste bilan plus d’une dizaine de lock-out? Et Bernard Landry qui avait abandonné sa rubrique au Journal de Montréal pour soutenir les journalistes en grève du Journal de Montréal. Comment juger autrement la présence de son nom sur cette pétition. C’est que la Marois, ils l’ont loin dans le c… (choisissez ici le mot qui vous fait plaisir). Donc en soutenant un homme aussi puissant que PKP, qui fait déjà de l’ombre sur la chef péquiste, ils ne font que lui préparer le terrain pour qu’il prenne le pouvoir.

Lui il a la capacité, étant donné sa réussite financière, de calmer les peureux qui avancent toujours que l’indépendance va nous conduire à la ruine. Il a la crédibilité parfaite pour en boucher un coin à ces frileux. Et c’est un homme autoritaire dont le Québec a besoin pour remettre nos finances en bon ordre. Voici deux scénarios possibles qui prépareront son arrivée au pouvoir comme premier ministre ou comme premier président de la République du Québec.

UN GOUVERNEMENT MINORITAIRE

Tout le monde l’a dit depuis dimanche, PKP a un aura si fort qu’il lui sera incapable de se plier aux mœurs qui régissent les partis politiques ou les rapports avec la machine gouvernementale. Ce sera peut-être la première fois qu’on entendra un gros juron dans un bureau du Parlement quand ça ne fera pas son affaire. Donc imaginons que c’est encore une fois un gouvernement péquiste minoritaire élu le 7 avril. Dans deux ans ou même moins, les libéraux vont reproduire le même modus operandi et rejeter son budget pour provoquer encore une fois des élections.

Mais à cette différence que les péquistes n’auront jamais digéré un autre gouvernement minoritaire de suite et réclameront une course au leadership. Et out la Marois, qui pourra se faire un beau feu de foyer dans sa suite au St-Regis tout à côté du chic hôtel St-James. L’autre scénario, ce serait un gouvernement minoritaire, mais libéral. Encore une fois, mais là double frustration chez les péquistes qui désavoueront la Marois pour tenter de porter PKP à la tête du parti.

SI LE PQ L’EMPORTE AVEC UNE MAJORITÉ?

Et maintenant vous allez me demander, oui mais si le PQ l’emporte avec une majorité? Il y aura trois à quatre mois de flottement. PKP sera évidement nommé ministre mais gênera considérablement madame Marois qui, pas intelligente pour deux sous, n’aura qu’à s’en prendre à elle-même d’avoir fait entrer le loup dans la bergerie. Il y aura des dissensions telles, comme dans le passé, qu’une bonne majorité de la députation se rangera du côté de PKP, qui l’emportera haut la main dans un congrès où on mettrait aux voix le leadership de Pauline Marois.

Hier, honnêtement, je pensais que PKP ne ferait pas long feu. Mais avec les appuis et pas les moindres qu’il a reçus, c’est lui qui deviendra le premier dirigeant du Québec indépendant. Et ce sera une explosion de joie dans les cœurs. Pour Pauline Marois, le sablier est en marche, ses heures sont comptées.

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LAMETROPOLE.COM

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