Mercredi, 8 avril 2015

EN FINIR AVEC LE TEMPS (CONCLUSION)

par

La vie, cette course contre la montre. Nous sommes la vie, nous sommes la montre. Pourquoi la montre prend-t-elle toujours les devants et gagne-t-elle le pari?

 
Nous le savons. Dès que nous prenons corps dans ce monde, bercés d’inconscience, aux premiers gémissements, de pied ferme le temps nous attend. Mille et une activités peuvent avoir lieu entre un lever et un coucher de soleil. Mille et une activités peuvent avoir lieu entre l’âge chronologique de marcher et celui, décidé, de se reposer enfin,  éternellement (?). Dans l’idéal, nous souhaitons en accomplir le plus possible, motivés par l’intérêt qui nous y pousse. Nous les choisissons, en principe, non seulement par divertissement, pour passer le temps, mais également dans un but spécifique de bien-être ou d’amélioration de soi.

Passer le temps? Pouvons-nous en toute vraisemblance passer le temps? Nous avons pourtant appris que c’est le temps, qui passe. Nous pourrions inverser le processus, c’est-à-dire être dans l’action, faire en sorte d’accélérer ou de ralentir le temps au lieu d’affirmer que le temps, par lui-même, passe lentement ou rapidement? Passer le temps ou attendre, les deux sont synonymes.
 
Bien que nous ne puissions tout accomplir, nous avons la capacité d’en faire beaucoup. En proportion de nos talents, de nos aptitudes, de notre santé, des choix parfois évidents, ou pas, nous nous orientons vers certaines activités plutôt que d’autres. J’entends par activité tout ce qui contribue à s’occuper dans le temps, en attendant de passer à autre chose ou qu’autre chose se produise dans notre vie. Dans l’alternative, nos choix se déterminent par priorité. Qu’est-ce qui nous passionne le plus? Qu’est-ce qui est le plus urgent à ce moment-ci de notre vie?



À partir du moment où se consacrer à une besogne dilapide notre énergie, que nous nous y consacrons par obligation, le temps nous fait un croc-en-jambe. Comme si ce n’était pas assez, il s’installe sur notre dos, pèse de tout son poids, de sorte que la traversée du tunnel s’éternise, la lumière espérée à son bout est à peine envisageable. Alors qu’au contraire, l’engouement nous donne des ailes, ne passe jamais par un tunnel, toujours dans la lumière, le temps s’accélère tellement qu’il en vient à se dissoudre, aveuglé qu’il est, il perd son emprise.
 
Ouvert sur le monde, refermé sur soi, ce piège tourne dans les deux sens. Nous avons acheté son contresens. Et il s’exécute à merveille dans les deux cas. Les pauvres sont riches en temps. Il leur est donné. Les riches paient cher pour s’en offrir. Ils en ont les moyens. Le temps, c’est de l’argent, du moins pour ceux qui en possèdent. Pour les autres, le temps rend coupable de ne pouvoir le transformer en Avoir. Le piège du temps nous a conditionnés à tout façonner, à tout modifier, à tout essayer. Nous acceptons que la vie ait une date de péremption, alors que le temps, lui, échappe à cet impératif. Il va, bon an mal an, incluant et excluant les vies, sans se soucier des sentiments qui les accompagnent.



Coquin, il ne mentionne jamais officiellement la date d’expiration d’une échéance humaine. Il a le beau rôle. Qui lui a attribué ce rôle, si ce ne sont les metteurs en scène que nous sommes? À l’extérieur de soi, nous avons des repères temporels matériels: l’heure, les années, les saisons. À l’intérieur, nous avons la sensation, le ressenti, le confort ou l’inconfort par rapport à telle ou telle situation. Dans la majorité des cas, toujours liés à des objets de possession, de consommation. Avoir du temps, pour jouir au maximum de ses acquisitions.
 
Sans savoir ni de où ni de quand, apparemment nous aurions un cadran cellulaire. Un mystérieux horloger veillerait à son bon fonctionnement. Il est grand, le mystère de la foi. Les cellules répondraient au quart de tour à sa volonté. Pas la nôtre, la sienne. Malgré l’énergie atomique (atome, proton, neutron) qui ne se détruit jamais et qui constitue l’entièreté de notre corps cellulaire, nous sommes pourvus d’un tic tac incessant, qui sonne aux grandes occasions. Fin trentaine, les femmes sont averties par une alarme, celle de leur horloge biologique: « Ai-je encore le temps? ». Fin quarantaine, début cinquantaine, la ménopause, l’andropause, sortent comme une horloge-coucou annoncer l’heure de la fermeture des usines de reproduction.



Début soixantaine, en général, inventaire des options offrant la quiétude du corps et de l’esprit. Retraite de la vie active. Envisager comment combler le fossé entre ne pas avoir pris le temps de… et maintenant trouver la force de profiter de celui qui reste. Ces gens qui rêvent d’être retraités, qui comptent les années restantes pour enfin bénéficier de tout leur temps et faire ce qu’ils ont toujours souhaité, sont à moitié vivants. Épuisés par la lenteur que ça prend pour y arriver, à se battre avec eux-mêmes pour se convaincre d’endurer ce qui reste, une fois sur place, ils n’ont plus cet élan, grugés et perdus en cours de route par tant d’impatience.
 
En résumé, nos complexes et merveilleuses vies seraient de l’obsolescence programmée. Parce qu’il y a la mort au bout, nous tenterions d’échapper au temps en pressant le pas constamment. Toujours pressés, toujours stressés. Accentuer la consommation, avoir le plus d’objets possible autour de soi. Démontrer le sacrifice de sa vie en contrepartie de sa réussite sociale par ses titres, ses fonctions, ses propriétés, sa parentitude. Il faut faire vite, avant que la mort ne nous emporte dans la tombe des remords et des regrets. Vaut mieux mourir à bout de souffle, souffrant, dans l’illusion de bénéficier de la vie que prendre notre temps et imaginer que nous le perdons, gaiement.



La perspective de la mort nous fourvoie sur le sens de notre identité, sur notre présence sur cette planète. Mettez-vous à la place de l’évolution. Que voudriez-vous? Qu’est-ce qui vous permettrait de faire en sorte que l’harmonie soit constante, que votre marche se poursuive vers l’unique voie, qui est celle d’aller à soi? Personnellement, je répondrais de laisser toute la place à l’Être plutôt qu’à l’Avoir. Que l’Avoir soit bienvenu, certes, mais qu’il ne soit pas une fin ni un attachement, seulement un pont, une transition vers la priorité qu’est l’Être.
 
Et puisqu’il est question de programmation, d’obsolescence, qu’attendons-nous pour modifier le programme? Un message clair, limpide, sans ambiguïté, que l’on se répète comme un mantra, à nous-mêmes, à nos cellules: le temps n’existe pas. Vous, les cellules, vous ne vieillissez pas, pas plus que vous ne mourez. Transformez-vous continuellement en jeunesse, en vivacité, en joie de vivre. Nous sommes les bijoutiers de notre corps physique, émotionnel, mental. Nous sommes une âme incarnée. Nous avons simplement oublié que nous ne connaissons pas la mort, en réalité.



Cet oubli nous fait dire des conneries, agir comme des insensés, penser en animal mortel et victime. Le temps qui tourne dans les deux sens nous indique qu’il est sans commencement ni fin. Ligne ou spirale infinie, d’un côté comme de l’autre. Nous sommes cet infini. La mort est le refus de cette fatalité d’être Soi et Tout. Fatigué de toujours être à la dernière minute, battu, poussé dans ses résistances extrêmes, le corps finit par ne plus supporter d’être maltraité. Se croyant usé à la corde, plus très fonctionnel, grinçant et douloureux de partout, il appelle ce qu’il croit être une délivrance vers l’éternité. Or, l’éternité se vit consciemment, en chair et en os.

La densité corporelle, autant que l’intensité temporelle, ne se prouve pas, en dehors de la sensation que nous en avons. La matière, ce qui s’allie à l’Avoir, se perçoit par nos sens en raison de sa basse fréquence vibratoire. Miroir nécessaire à l’Être afin qu’il puisse mesurer la distance à parcourir entre Lui et ce qu’il ressent ne pas être Lui. Sauf qu’il est Tout, mais le refuse. Le temps est donc cette illusion, cette assimilation, ce processus d’inclusion de cette sensation de Tout ce qui ne semble pas être soi. Et parce que cette expérience n’a ni commencement ni fin, le temps pour y arriver n’en est que plus indéterminé. Le moment est donc venu, en toute conscience, de passer de l’Avoir à l’Être.



Ce qui signifie d’arrêter de se croire mortel, d’interrompre l’invention d’une temporalité. Notre vie ne s’écroulera pas en changeant de paradigme. Elle saura, à l’opposée, poursuivre son élévation, sa vitesse, augmentant en lâchant prise sur la lourdeur que représentent nos Avoirs. Nos corps vivront des métamorphoses sans connaître ce qui, pour l’instant, se nomme la mort.

Dans notre sommeil quotidien, nous demeurons « conscients » que nous rêvons. Notre corps n’a pas la même densité sans que pour cela nous soyons empêchés de bouger. Le temps, l’âge, l’espace à peine ressentis, nous effleurant de son évanescence diaphane, où tout appartient à la sensation d’Être, alors que le cauchemar se vit plus souvent sur les deux plans, d'éveil ou de sommeil, afin de sauver l'Avoir.

(Merci Anne Mergault (La Plume Affûtée) pour la mise en texte. Annie Tremblay, directrice Web, correction, photos).

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