ET SI L’ARGENT M’ÉTAIT COMPTÉ?

 

« Tout est privilège concédé par l’État : votre voiture, votre maison, votre profession, bref, votre vie; et ce que l’État donne, il peut le reprendre si vous n’êtes pas un contribuable docile. » Pierre-André Paré, ex-sous-ministre de Revenu Québec (Extrait du journal le Devoir, 6 avril 1996).

 
Nous disons souvent que l’argent est une monnaie d’échange, une sorte de circulation d’énergie entre deux personnes. Et c’est le cas. Nous constatons aussi que celles qui en ont beaucoup prennent aussi beaucoup d’énergie vitale de celles qui en ont peu, ou pas. Lorsque nous avons une job rémunérée, nous évaluons ce que nous pensons valoir en regard du travail accompli et du prix que nous demandons. Si nous hésitons sur notre valeur et ne sommes pas payés comme nous le souhaiterions, nous sommes en dévaluation de nous-mêmes. Maussades, tristes, amères, résignés, en perte d’énergie, peu stimulés. Ce qui peut faire l’affaire de l’employeur, engrangeant ainsi plus de profit pour lui-même. Nous prenons l’argent comme mode d’estimation et d’expertise de nous-mêmes, dans un contexte de production, de création ou d’échange de services.


 
Cette mesure de qualification est fausse, dès le départ. Puisqu’elle repose sur une allégeance commune et arbitraire que des morceaux de papiers, sans aucune autre valeur que la foi en leur crédibilité, égalent un effort mental ou physique, nous acceptons ce mode de fonctionnement comme étant unique et valide. Le portrait va comme suit: des dirigeants de banques privées fabriquent un produit que nous appelons argent. Ils décident que cet argent sera la seule manière de procéder à des échanges de toutes sortes entre personnes, communautés, pays.

Du fait qu’ils sont propriétaires du produit nommé argent, cet argent que nous pensons gagner à la sueur de notre corps n’est en fait qu’un prêt. Nous signons ce prêt avec notre accord de nous sacrifier au travail afin d’augmenter ce prêt – faire de l’argent - et avoir accès aux nombreux autres produits de consommations, gérés également par cette même et unique énergie. Un système totalitaire économique, financier, contrôlé par une poignée de gens avides et pas scrupuleux pour un centime.
 
Qu’est-ce ça fait dans notre vie de tous les jours, un tel asservissement? La première chose serait de nous faire croire que la notion juridique de propriété/possession est appliquée et applicable à tous. En ce sens, que nous pensons être nous-mêmes propriétaires de biens immobiliers, de voitures, d’oeuvres d’art, alors qu’il n’en est rien. Parce que l’argent est un prêt de facto, que nous utilisons cet argent prêté pour acheter/amasser des biens, ces biens sont automatiquement la propriété des gens qui fabriquent la monnaie.

En regardant le tableau sous cet angle, quelle importance y aurait-il à vouloir devenir propriétaire d’un terrain, d’un immeuble, d’une voiture, puisque de toute manière rien de tout cela ne nous appartient réellement? Nous ne profitons uniquement que de l’usufruit de notre condition, de pauvre ou de riche en prêts. Accéder à la terre et ses ressources comme bien commun date d’avant l’ère des Tudor, leur venue ayant implantée le concept de propriété, le morcelage des terres en possession et droits privés ainsi que tout ce que contient terre et mer en termes de biens, d’extraction et transformable.


 
Mais, mais, tout le monde rêve de richesse, de liberté financière, de pouvoir d’achat! Bien sûr. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement, alors que c’est le seul modèle qu’on nous présente!? Et nous nous y plions, avec la grâce d’un billet de banque dans une poche vide. Les gouvernements se sont fait usurper le droit d’imprimer leur propre argent, en 1913, par quelques banksters. Depuis, les gouvernements y sont assujettis comme nous le sommes nous-mêmes par ces dirigeants de pays. Les gouvernements empruntent en notre nom et nous remboursons via les taxes et les impôts.
 
MacKenzie King, premier ministre du Canada pendant 21 ans (en trois mandats), à partir de 1921, avait bien saisi la gammick lorsqu’il énonça que « Jusqu’à ce que le contrôle de l’émission de devises et de crédits soit restitué au gouvernement et reconnu comme sa responsabilité la plus flagrante et la plus sacrée, tout discours sur la souveraineté du Parlement et la démocratie est vain et futile. Une fois qu’une nation abandonne le contrôle de ses crédits, il n’importe plus qui fait les lois. L’usure, une fois au commande, coule n’importe quelle nation. »

Ce qu’avait exprimé clairement Mayer Amschel Rothschild, dont famille et successeurs allaient devenir les banquiers les plus riches du monde; « Laissez-moi imprimer et contrôler l’argent d’une nation et je ne me soucierai pas de celui qui écrit ses lois » ce qu’ils ne se sont jamais gênés de faire depuis. Nous avons une idée de qui détient les cordes de la bourse, permet l’intérêt sur l’argent, la dette et fait la guerre à l’islam, dont le système bancaire refuse l’usure. Un monopole se joue.


 
À petite échelle, nous ne valons pas grand chose dans le système économique, avec nos quelques milliers de dollars, millions pour quelques autres. L’enjeu reste les nations. Endetter un gouvernement, le rendre insolvable et tous les citoyens sous cette gouvernance deviennent propriété de quelques banquiers. Les droits et libertés n’ont aucun pouvoir de changement au moment où un gouvernement disparaît sous l’endettement. D’ailleurs, ces droits et libertés relèvent de la loi. Ceux qui font l’argent en sont bien au-dessus, s’en moquent éperdument. De eux seuls dépend quel pays sera ou ne sera pas une dictature, un pays pauvre ou un pays illusoirement libre (de consommer).
 
Et nous, nous voudrions poursuivre notre quête de richesse, parce qu’on nous a vendu, très chèrement, l’idée que la propriété privée signifiait une réussite sociale, une autonomie de consommation, une liberté d’action, l’assurance d’un bonheur, sans stress, sans pression? Nous sommes déjà nous-mêmes propriétés privées des banques, par l’entremise des gouvernements. Lors de notre arrivée sur terre, par les contrats signés et datés que sont le certificat et l’acte de naissance, nous permettons au gouvernement d’emprunter à la banque la modique somme de 850 000$, chaque individu incarnant sa garantie de remboursement, par le travail et le labeur.

Les banques disposent, en place et lieu des gouvernements, des gens qui travaillent pour elles, permettent l’endettement des pays et l’incapacité de payer de ces derniers tombent sous le joug des propriétaires banquiers. Nous voyons à quoi rime l’austérité, sa convergence, sa tendance vers un monopole, un dérapage contrôlé du côté du despotisme (?).


 
Leurs profits sont incommensurables, au-delà de l’entendement. Ces billets de banque, l’énergie d’échange qui leur était attribuée ne touche même plus nos mains. Le chèque, la carte plastifiée ont pris le relais. Sortez votre crayon, faites vos comptes. Mais à qui revient cet état de fait? Aux personnes qui continuent de croire aux banques et à leur système, en allant déposer et retirer leur estime d’eux-mêmes dans les guichets de la servitude et de l’évaluation de soi, des ressources privatisées.

ÉDITIONS 180 DEGRÉS

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