Mercredi, 16 décembre 2015

FAIRE OU ÊTRE L’AMOUR

par

Il y a au moins deux consensus concernant la notion d’amour. Premièrement, que cette notion n’est ni unanime ni universelle dans sa définition. Deuxièmement, qu’elle désigne un sentiment d’attachement, d’affection, de tendresse. Les paris sont ouverts.

 
Qu’est-ce que le sentiment? Il renvoie à une connaissance immédiate – intuition? – tout en étant spécifié être la composante de l’émotion. C’est là que ça se complique. L’émotion n’est toujours pas définie clairement. Elle navigue sur les vagues du flou par son «mouvement», le fait d’être «hors de» ou ce que le Larousse qualifiait par trouble ou agitation passagère. Commencez-vous à comprendre où nous allons? Moi pas. Trois mots et nous voilà désorienté.

Un vrai casse-tête aussi, lorsqu’en cherchant où nous amène l’affection, nous nous retrouvions à la ligne de départ,  c'est-à-dire au sentiment, ce que nous savons déjà par la définition sommaire de l’amour. Il est également synonyme de tendresse et d’attachement. J’arrête ici ces recherches car dans tous les cas, elles ne font que se renvoyer la balle de définition en définition, sans qu’aucune compréhension supplémentaire ne soit apportée.

Néanmoins, à partir de ces mots au sens incomplet, nous établissons des règles de compréhension et de pratique dans nos relations tout autant déficientes. Nous pouvons nous accorder sur au moins une chose, que la notion d’amour implique foncièrement un sentiment d’attachement. La tendresse et l’affection ne pouvant se rapporter à toutes les expériences dites d’amour, notamment en ce qui concerne un objet inanimé, contrairement à l’attachement. Nous pouvons exprimer notre attachement pour un livre, un bureau, un aspirateur mais leur donner de la tendresse, de l’affection, je n’en suis pas convaincu. Encore que pour l’aspirateur!

C’est un phénomène cocasse que cette vision mécanique de l’amour que nous véhiculons au quotidien. Car de prime abord, il est la pierre angulaire par ses trois principales composantes, et en même temps la pierre d’achoppement sur laquelle personne ne s’entend réellement, et  sur laquelle tout le monde finit par trébucher en tombant en amour, dans le vide du sens et pourquoi pas, dans le sens du vide. À la lumière des définitions précédentes, tomber en amour nous met hors de nous-mêmes, nous agite, nous trouble. Nous pouvons cependant observer que cet état répond à des critères relationnels de toutes sortes par ce sentiment d’attachement, attachement qui crée presqu’en simultané la disparition de la tendresse/affection. Comment pouvons-nous être disposés, attentionnés à l’autre dans un contexte de peur de perdre?

Pourtant, nous pouvons à tout moment être hors de nous-mêmes, troublés suite à une surprise, un incident, un accident. Nous sommes encore dans le monde émotionnel. En l’absence de plaisir, nul besoin de s’y attacher. L’attachement émotionnel impliquerait du plaisir, permettrait à des besoins d’être comblés. Il peut faire référence dans certaines conditions à des attentes; offrir de l’affection, de la tendresse, dans le but d’amadouer une personne pour obtenir des faveurs de toutes sortes, sexuelles ou non, c’est-à-dire être attaché au résultat. Ce qui nous mène au point crucial de ce concept d’amour qui me turlupine en s’il vous plaît, Ma Dame, à savoir, comment dès lors pouvons-nous employer l’expression faire l’amour? Dois-je comprendre que, comme le chante Ginette Reno, nous faisons la tendresse? Mais faire la tendresse n’oblige pas à inclure la sexualité.

Du coup, nous ne faisons pas l’amour, puisque l’amour est lié au sentiment d’attachement. Nous faisons du sexe ou avons du sexe avec ou sans tendresse/affection mais jamais sans émotion. Voyant l’incomplétude ou la frustration de l’action, quelqu’un aurait sorti un lapin du chapeau, l’aurait appelé sexe, mis en rapport avec la tendresse, l’affection, et d’un coup de braguette aurait dit voilà ce qu’est faire l’amour. Il suffit que le sexe soit présent dans une relation pour que par magie nous élevions ces corps-à-corps au rang d’honneur suprême, ce qui est faux, au moins pour la tendresse et l’affection, dans cette manière d’envisager faire l’amour. L’affection et la tendresse précédant souvent de très loin l’attachement.


La majorité des gens emploie l’expression faire l’amour dans un contexte de couple monogame fermé. Ça tombe sous le sens, étant donné que l’attachement d’une personne vis-à-vis d’une autre ne peut pas être entièrement solide dans un rapport de courte durée, tel que vécu dans un « one night ». Cet attachement se développe sur le long terme dans un couple, dans une relation maitresse/amant ou dans la polyrelation/multipartenaires stable. Pour qualifier cette absence d’attachement malgré tendresse et affection, ils utiliseront un langage qui sonne un peu plus vulgaire comme baiser.

C’est tout de même amusant de voir la réaction lorsque nous utilisons l’expression baiser au lieu de faire l’amour, alors que dans les deux cas, il ne s’agit en bout de ligne que de sexe émotionnel. La plupart vont établir une différence entre ces deux pratiques, à commencer par les distinguer dans leur noblesse d’action. La première susciterait une impression de manque de tendresse, d’affection et d’intimité jusqu’à manquer de respect pour l’autre personne. Nous imaginons une personne, à 99% un mec, qui se retrouve dans une chambre crade qui pue, des bouteilles de bière partout sur le plancher, sans pénombre, sous les néons, musique rock dans le fond, à profiter d’une fille naïve. Un cliché de plus.

Tandis que faire l’amour aurait pour scénario idéal un décor enchanteur, effluve de rose ou de lavande flottant subtilement dans l’air, lumière tamisée, une balade de Léonard Cohen ou de je ne sais qui en sourdine, une attention réciproque entre les consentants du sexe, eux qui se voient et se revoient régulièrement, développant une complicité mutuelle. Une apparence de tableau aristocratique et pourtant les protagonistes sont tout aussi férocement excités dans la sexualité. Le respect, Ma Dame, Mon Sieur.

D’un côté du lit, le sexe se déroulerait de manière grossière, impersonnelle, rapidement. De l’autre, un raffinement dans les gestes, des paroles enrobantes, une dextérité à toute épreuve, du temps illimité. La totale. Mais pas avec n’importe qui. Non Monsieur. Faire l’amour, ce n’est pas faire du sexe. C’est une condition supérieure à l’animalité. Il oblige de bien connaître l’autre. Les inconnu.e.s entre eux ne font pas l’amour, ils baisent. Par contre, les couples, les amants, les multipartenaires peuvent à l’inverse, de temps en temps, baiser.

Parce que nous avons la liberté de laisser libre cours à notre perception de ce que semble être faire l’amour versus baiser, j’ai constaté que beaucoup de gens auréolaient le premier terme d’une certaine pureté. Autrement dit, faire l’amour  serait le summum de l’intimité entre deux personnes, et pour accepter d’avoir une relation sexuelle épanouie, équitable, réciproque, ça devrait nécessairement se nommer faire l’amour. Outre le partage sentimental, émotionnel et sexuel à travers le sexe, je ne vois pas en quoi nous «faisons l’amour». Nous faisons certainement de l’attachement à grand renfort de sexualité.

Nous n’avons qu’à constater à quel point cet attachement nous rend possessifs, jaloux, menteurs, haineux, vengeurs. Si nous suivons la logique commune de la société sur ce fameux faire l’amour, nous pourrions supposer qu’effectivement, baiser ne créerait pas d’attaches, ponctué d’occasions qu’il serait dans sa pratique et avec des partenaires différent.e.s chaque fois. Il ne permettrait pas que l’autre devienne une propriété privée parce qu’effectivement, en plus de ne pas se priver, il ne prive personne de cette quête des sens.

En dernier lieu, dans cette perspective conceptuelle ouverte qu’est l’amour, prenons l’analogie suivante; les ampoules d’une maison représentent nos corps physiques. L’électricité qui y circule, l’amour. L’électricité ou amour comme énergie. Nous sommes énergie. Tout est énergie, ce n’est pas un secret. L’amour est aussi énergie en tant que fréquence vibratoire la plus élevée qui soit. Elle n’a qu’une volonté, celle d’Être. Et elle Est. Partout, tout le temps, depuis toujours et pour toujours.

Maintenant, est-ce qu’il viendrait à l’idée d’une ampoule de dire à une autre ampoule faisons l’électricité ou l’amour? L’électricité, c’est ce qui les anime. Une ampoule ne peut pas donner ou recevoir de l’électricité/amour d’une autre ampoule. C’est un non-sens. De même pour l’être humain. D’un point de vue métaphysique nous sommes intrinsèquement, fondamentalement amour. Notre nature, notre énergie n’est qu’amour. Alors, comment pourrions-nous faire l’amour, faire ce que nous sommes déjà, de tout notre être?

Dans cette optique, s’avancer à penser que nous pouvons donner ou recevoir de l’amour s’apparente à développer des contorsions mentales et inutiles afin de se rassurer que nous sommes bien protégés des qu’en dira-t-on; ni tombeur, ni fille facile. Un épuisement garanti. La sexualité étant encore tabou, elle se drape d’un voile de chasteté intellectuelle, spirituellement correcte pour convenir à des escapades somme toute à poil, nus, mais dont nous refusons sa pilosité animale en pleine face. Je vous laisse imaginer les conséquences de cette génération croulant sous le poids de ce langage un tant soit peu pompeux désigné sous l’expression « amour inconditionnel ».

"L'amour se vit comme une disposition ou un état: on peut le ressentir ou non (y être connecté, ou pas)."

"L'amour est un mouvement expansif. Il s'écoule vers l'extérieur, tout en agrandissant l'intérieur. Il fait fondre les limites entre l'intérieur et l'extérieur. L'amour est donc l'inverse de la peur, qui génère un mouvement de contraction, qui ratatine, renferme et appauvrit. Le lâcher-prise et l'acceptation sont sa nature, alors que la peur se nourrit de contrôle."

"L'amour est gratitude: il se réjouit et remercie pour ce qu'il reçoit. Il n'attend rien, mais se montre reconnaissant pour ce qu'il a reçu. L'esprit de gratitude est sans doute la caractéristique subjective la plus manifeste de l'amour."

"L'amour est joie."

Yves-Alexandre Thalmann

Merci à Anne Mergault (La Plume Affûtée), mise en texte. Annie Tremblay, directrice Web, correction, images.

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quang - 14 août 2017
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- 4 janvier 2020
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