Mercredi, 25 mars 2015

LA FAMILLE ÉTATIQUE

par

L’être humain, un des rares mammifères à préserver une dépendance quelconque envers ses ascendants et/ou sa progéniture. Il est devenu spécialiste à lisser son pelage de souffrance.

 
Compréhensible que, jeune enfant et adolescent, nous soyons sous la tutelle de nos parents. Cependant, contraints à de multiples règles, restreints par leurs décisions que nous ressentons irrespectueuses envers nous, piégés entre mordre la main qui nous nourrit et caresser celle qui nous punit, par manque d’air, d’indépendance, nous finissons un jour ou l’autre par en avoir marre de cette affectation. S'il est certainement l’un des grands dilemmes de notre vie, c'est celui de vouloir s’affranchir de l’autorité parentale.

Comment quitter ce monde de sécurité, d’abondance, sans paraître à leurs yeux des ingrats qui n’ont su que profiter de la situation, alors qu'eux se seraient sacrifiés, auraient tout donné?



Ou à l’opposé, fuir ce monde le plus rapidement possible, cocon sans égard aucun, absent d’attention et d’écoute, mais toujours avec le sentiment de culpabilité de ne pas avoir  été à la hauteur de leurs demandes.  Comment pouvaient-ils daigner accorder leur soutien, leur intérêt à un enfant/ado qu’ils jugeaient encombrant dans leur vie? Quoi qu’il en soit, un jour nous sommes ailleurs, enfin libres de statuer seuls sur notre propre destinée. La séparation et le deuil parfois difficile à assumer,  notre choix est décisif; nous ne retournerons plus vivre chez nos parents.
 
Nous aurons beau dire, nous aurons beau faire, en dépit des apparences, très peu de gens quittent le nid familial. En effet, une fois "adultes", devant la peur de l'autonomie, nous passons sous le bistouri et demandons un raccordement du cordon ombilical. Nous prolongeons de nouveau notre dépendance, tout en asphyxiant notre créativité, par le secours et la remise de notre pouvoir à papa... État. Malheureux des décisions qu'il prend pour nous, encore une fois, nous nous rebellons, pétitionnons, manifestons contre notre perpétuel esclavagisme. Privés de jugement dès notre jeunesse, nous ne pouvons entrevoir d'autres avenues et finissons par nous étouffer avec ce même cordon.



Tous ces contestataires de l'autorité parentale/gouvernementale, jappent, beuglent, gémissent, se plaignent de leur sort, sans faire aucun autre effort d'en sortir que de culpabiliser leurs bourreaux. Cette impérative nécessité de se sentir constamment victime pour revendiquer, en illusion, la dignité et la fierté d'être. Ils brandissent affiches, contestent, s'engueulent sur les réseaux sociaux, dans les rues, mais ne connaissent rien du Droit, de la propriété privée que sont les citoyens (assujettis à un monarque, suzerain), esclaves depuis la naissance par les contrats signés et datés que sont l'acte et le certificat de naissance.

En gros, cela autorise le pouvoir en place à décider du sort de ses propriétés, nous, les personnes en chair et en os, avec leurs droits de vie et de mort sur leurs sujets. Ô dirigeants de grandeur infinie, d'omnipotence, d'omniscience, donnez-nous votre bénédiction d'exister sous votre bon plaisir. Nous nous comportons comme des adolescents en mal de vivre, refusant de se responsabiliser, défiant l’autorité en place, le Père qu’il faut maintenant dépasser, abattre. Nouveau dilemme. Le gouvernement, l’État, qui est à la fois le sauveur et le bourreau.


 
Que faisons-nous de différent, puisque nous migrons d’une prison à une autre? Nous passons de l’obéissance des parents à celle de l’État, cette nouvelle famille qui s’occupe de tout, de la naissance à la mort. De la garderie (crèche) au tombeau, des multitudes de papiers à signer qui nous lient obligatoirement à ce pouvoir fantôme. Des parents connus, nous passons le flambeau à des parents inconnus. Insatisfaits du traitement reçu, nous montons aux barricades, lynchant à grands coups de discours enflammés les dirigeants/parents en poste. Une sorte de projection de science-fiction anime les foules en délire, celle d’accéder aux changements de parents, des parents de rêve, parfaits, accueillants, conciliants et sans faille.

Des corps blessés, meurtris, s’exposent en continuité à recevoir les réprimandes du dompteur. Nous léchons ces plaies dans la souffrance, jusqu’à leur potentielle guérison, avant de recommencer à nouveau, depuis des décennies, des générations. La famille tant vantée pour son environnement exceptionnel à favoriser l’épanouissement, la débrouillardise, l’entraide, le soutien de tout un et chacun en cas de problème, désormais éclatée, éparpillée, impersonnelle, mais toujours aussi répressive, dans sa seconde forme.


 
Parents pervers, manipulateurs, menteurs, hypocrites, voleurs, abuseurs, tout le portrait d’un gouvernement. Ils ne sont pas appelés à se transformer malgré les prières, les injonctions incessantes de ces personnes qui se sentent lésées. Une bonne baffe, quelques jours en institut psychiatrique ou au cachot et cela devrait calmer les autres enfants récalcitrants. Le malheur ne peut s’abattre que sur celles qui sont en mesure de le concevoir. Ce masochisme à petite dose, comme une drogue, fait s’habituer l’humain à se blesser, à refouler, à nier ses peurs et tranquillement, à implorer la mort comme une délivrance d’un mal grandissant et insupportable. Victime d’un oppresseur, d’un dictateur, il gémit dans son ignorance sans savoir que c’est bien de cela dont il est question.

S’il se savait ignorant, il cesserait de contribuer à cet état, à cet État. Parce qu’il se sent protégé – harangue et boniments en prime – le parent étatique le garde sous sa jupe démocratique, qu’il ne porte même pas sur son propre corps. C’est pourquoi la démocratie est un mannequin aux fausses allures humaines. Elle en a tous les prétendus attributs, mais est dépourvue d’humanité. Pas tout à fait con l’humain, il commence à percevoir ce simulacre qu’on lui offre en pâture, ce support à linge, cette poupée de plastique, sourde à ces récriminations.



La souffrance, le malheur n'existent pas. Leur réalité n'est qu'une question de perception, d'attachement. En ce sens, nous sommes condamnés à prendre conscience que toute réalité que nous expérimentons ne dépend que de la conscience que nous en avons. Dès lors que nous nous savons acteurs et spectateurs, créateurs et créatures à la fois, nous ne tombons plus dans le piège de nous identifier à l'émotion/au sentiment vécus. L'observation, le constat s'implante en soi, le drame disparaît, nous ne faisons qu'être avec ce qui est, nous-mêmes. La vie glisse.
 
Combien de temps encore, avant de délaisser la totale dépendance envers un quelconque pouvoir extérieur à soi, sur soi? Comment se fait-il que nous acceptions que des inconnus aient un droit de vie et de mort sur nous, par des lois? Qu’ils puissent décider de ce qui est convenable ou non à notre santé, notre environnement, nos relations, notre bien-être? Sommes-nous à ce point aveuglés par notre propre esclavagisme, pour le concevoir comme étant réellement la liberté entière? Enorgueillis de droits et de privilèges, nous établissons un corollaire avec la liberté d’être et d’expression, en oubliant que ceux-ci ne sont que des prêts, en échange de devoirs et d’obligations. Où donc se trouvent l’autonomie, l’indépendance, l’affranchissement, la liberté totale, quand nous sommes redevables à ceux qui nous gouvernent, eux qui décident quand bon leur semble de retirer privilèges et droits, sans avoir à expliquer leurs actions?


 
L’immaturité de la planète tire à sa fin. Les parents, inquiets de voir quitter leurs raisons de vivre resserrent l’étau, coupent dans la qualité et la quantité, augmentent les paiements, cherchent des moyens de ne pas perdre leur mainmise. Trop  tard. Le processus de se prendre en main individuellement est enclenché et irréversible. Nous pouvons contribuer à en accélérer sa manifestation. Du moment que nous sortons de la maison triangulaire du sauveur-bourreau-victime, que toutes les projections antérieures concernant les choix de vie, l’obéissance, la soumission sont ramenées à soi, à son âme, que nous nous dédions en toute conscience à son pouvoir, plus rien ni personne n’a d’autorité sur soi. L’autorité suprême est intérieure et inhérente à chacun d’entre nous. Remercions nos parents fictifs de nous avoir accompagnés dans cette voie.



(Merci Anne Mergault (La Plume Affûtée), mise en texte. Annie Tremblay (directrice Web et correctrice).

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